Ironman à moins 52 mètres – Retour sur ce record atypique
Pourquoi ?
Ceux qui me connaissent bien savent que je suis un homme de défi et que j'ai besoin de toujours me dépasser. Ceux qui me connaissent très très bien savent que j'ai besoin de me dépasser pour soigner un syndrome post traumatique que j'ai ramené dans mes bagages en rentrant de Beyrouth en 1984. Alors comme le disait Coluche, "tant que je gagne, je joue !".
Le programme de la journée
Découvrez le programme de la journée en cliquant ici.
Résumé
Dans le concept, tout avait bien commencé avec l'installation du bassin souple au fond de la grotte, la venue de notre parrain Jonathan DASSIN, et d'autres artistes en déplacement bénévole pour animer cette belle journée du 25 octobre au profit de l'association IRRP. Cerise sur le gâteau, TF1 faisait le déplacement pour réaliser un reportage. Vendredi, veille de la tentative, TF1 débarque donc à la maison pour faire quelques images à l'entrainement pour alimenter le sujet. En général, je ne fais rien la veille d'autant qu'il reste pas mal de boulot côté organisation. On part donc sur une interview, et direction l'extérieur pour tourner des images à vélo et en course à pied. Vélo parfait, puis vient le temps de la course. On repère dans un champ des taureaux, et on se dit que ça pourrait faire de belles images. Let's go, direction l'enclos via une vigne. Rien de compliqué, je pars de derrière le cameraman, je vire à gauche et je cours 15 mètres. Rien de compliqué, mais voilà !! Terrain instable, chevilles fragilisées par des nombreuses entorse et bing !! Un trou, une chute et... cheville en vrac. Je serre les dents, mais il faut finir de tourner, alors pendant encore une quarantaine de minutes, je vais serrer les dents et courir dans la douleur. La cheville a gonflé, alors un peu de froid et il faut reprendre la route pour terminer l'installation à la grotte. A 21h on rentre enfin. Un peu de repos car demain une longue journée s'annonce. Le réveil est douloureux, mais pas le choix. On ne peut pas abandonner avant même d'avoir commencé. J'ai énormément de mal à marcher, mais à 9h30 comme prévu, le départ est donné. L'eau est à 10/11° (ça fera du bien à ma cheville) et heureusement que le Président du club de triathlon local (Ales Triathlon) a eu la gentillesse de me prêter une combinaison. Ambassadeur AQUAMAN depuis 1991, la nouvelle direction m'a purement et simplement abandonné 1 semaine avant, sans même avoir la décense de me l'avouer réellement. On laisse planer le doute c'est mieux ! Mais bon, à l'heure où la visibilité des réseaux est plus importante que le palmarès, on peut comprendre ! On a décidé de régler la turbine SWIMEO à 1'25 aux 100 mètres. Cela devrait me permettre de me réchauffer. Après 58 minutes je sors de l'eau. Pas bien chaud, mais ça va. Rapidement, en posant le pied à terre, ma cheville me rappelle la réalité des choses. Je croise les doigts pour que ce ne soit pas trop douloureux à vélo. je me change rapidement et en avant ! Il va falloir faire illusion, car outre la cheville, on ne peut pas dire que ma préparation a été très studieuse. Je ne suis pas au poids (+ 10 kg minimum) je n'ai pas de bornes et ma sortie la plus grosse doit être 70 km. Il faut faire 180 donc là on est face au mur. Je sais que mon point fort est le mental, alors je me concentre et j'évite de penser. Jusqu'à 120 bornes tout va bien. Il faut dire que mon braquet est énorme (55x12) et que la roue lenticulaire en bois donne une vraie dynamique au pignon fixe. Une nouvelle fois je me demande dans quelle galère je me suis embarqué, mais bon, j'ai l'habitude et je gère. La cheville ne me fait pas trop souffrir donc tout va bien. Je boucle le vélo en 3h40'. Alors je sais que les haïteurs vont critiquer, mais c'est juste mathématique. Les rouleaux offrent très peu de résistance, pas de vent, pas de côtes, pas de gravillons ni virages donc un gros braquet et une cadence de pédalage élevée et on va vite. Rappelons-nous que l'on est dans une grotte que l'air y est plus difficilement respirable et que l'humidité est à 100%. Le plus compliqué va commencer. Il va falloir avaler 42.2km alors que j'ai du mal à poser le pied. Pour réussir cela, il faut poser le cerveau, serrer les dents et avancer quoi qu'il en coûte. Je me cale et je cours et là, même à 10km/h c'est compliqué. Je pensais courir 3h45/4h et là il va falloir tabler sur au moins 5h. J'ai vraiment mal, mais je garde le sourire, il faut toujours donner l'illusion, et en particulier devant les visiteurs qui viennent découvrir cette grotte magnifique et qui trouvent un mec entrain de courir. Surprise !! Je cours, je marche, je cours je marche et finalement, après 9h44' mon calvaire prend fin. Quelle galère ce fut cette fois encore. Il va maintenant falloir gravir les 260 marches pour retrouver la lumière du jour. 10 jours après je passe une radio et une échographie et résultat, entorse grave avec arrachement osseux. maintenant ce sera 20 jours en béquilles avec une diététique sévère pour accélérer le processus de cicatrisation. Hâte d'être remis pour pouvoir remettre le couvert... Si vous souhaitez visionner le reportage de TF1, c'est ici : Si vous souhaitez voir les retours dans la presse, c'est ici :
Retour en images